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Pastels

La particularité de cet objet tient dans la sensation de porter dans le prolongement de la main et de nos intentions, à la fois l’outil et le médium. Nous l’observons comme un extrait de matière picturale malléable à souhait, dans une gamme de couleurs, plus variée et plus riche qu’en peinture.

Nous l’assimilons alors à un ersatz de la technique picturale. Il est à la fois le pinceau et le tube de peinture. Comme la Peinture à l’huile, il se dilue à la Térébenthine.  

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Mais surtout, sa forme et sa texture solide, le rendent plus manipulable dans l’épaisseur de la pâte picturale et les mélanges colorés sur le papier.

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Nous retrouvons grâce à lui les plaisirs de la recherche dans la couleur, et nous dépassons les problèmes techniques dus à la Peinture. Pour le dire autrement, nous ne percevons le Pastel à l’huile que sous l’angle de la compensation d’une pratique purement picturale. Les productions plastiques sont uniquement réalisées avec de la matière pigmentaire. Les gestes sont ceux du peintre : nous empâtons, diluons, mélangeons, ou superposons les couches. Ce médium est Peinture dans la texture, l’épaisseur.  

 

Nous n’avons pas de sujet particulier dans notre pratique, c’est le médium pastel qui oriente celle-ci. La seule différence notable à nos yeux, se situe dans l’effort physique que nous fournissons pour produire. Le corps souffre, et s’essouffle. Des crampes traversent notre corps en partant du bout de nos doigts. C’est un combat physique et intellectuel entre l’objet de notre désir, soit l’image, et nous même. Il est donc aussi long de produire un tableau au Pastel, qu’à la Peinture à l’huile. Et les contraintes semblent toutes aussi laborieuses, pourtant nous ne retournerons pas à la Peinture.

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